ZOOM SUR LA NOIX DE CAJOU

Zoom sur notre filière cajou au Burkina Faso: une filière qui permet d’offrir une cajou transformée sur place, directement par les producteurs. A la clé, 150 emplois salariés générés, des coques réutilisées comme combustible pour alimenter un atelier à énergie positive.

CAJOU : DES FILIÈRES QUI NE RUISSÈLENT PAS VERS LES PRODUCTEURS

Du fruit à la noix : des étapes qui peuvent peser lourd sur l’environnement comme sur les producteurs

Cette demi-lune est sacrément voyageuse. Si elle est majoritairement cultivée en Inde et au Vietnam, elle vient également de Côte d’Ivoire, du Nigéria, des Philippines ou du Brésil et se retrouve décortiquée en Asie. Un circuit qui ajoute des milliers de kilomètres au compteur avant d’arriver jusqu’à vous. Un aspect qui dérange de plus en plus les consommateurs à mesure qu’ils découvrent ce qui se cachent derrière ce fruit sec. Si ses bénéfices nutritionnels ne sont plus à vanter, 3 aspects restent gênants dans cette filière, appétissante pour certains :

  • son impact carbone bien évidemment : une noix de cajou voyage 29 350 km en moyenne avant d’atterrir dans nos placards. La noix de cajou Terra Etica, grâce à une transformation sur place par les producteurs, ne parcoure que 7950 km, soit 73% de transport en moins.
  • la valeur ajoutée issue de la transformation qui échappe très souvent aux productrices et producteurs :  une cajou décortiquée  équitable et bio vaut 20 fois plus qu’une cajou brute conventionnelle
  • les conditions de travail déplorables dans les ateliers de décorticage en Inde : travail payé à la tâche, mains brulées par l’acide contenu dans la coque des noix


UN MARCHÉ SPÉCULATIF

La cajou  décortiquée est un produit à forte valeur, échangé mondialement. Comme elle se stocke facilement, elle fait l’objet d’intenses spéculations et connaît de fortes variations de prix, sans lien avec les coûts de récolte des petits producteurs. En gardant  leurs  stocks sous cloche quelques mois  (voire plus d’un an), les collecteurs achètent à bas prix puis attendent que ceux-ci remontent pour vendre en réalisant une généreuse plus-value.

Ainsi, si les prix ont pendant longtemps été élevés, ils se sont effondrés depuis début 2019.
Au Burkina  Faso,  ils ont perdu 75% de leur valeur !
 

Des variations dont les producteurs sont les premières, et quasi, seules victimes.

CRÉER DES FILIÈRES VRAIMENT RÉMUNÉRATRICES POUR LES PRODUCTEURS

Terra Etica appuie le projet des producteurs de cajou de la COOPAKE au Burkina Faso. Depuis 2017, nous avons choisi de nous engager auprès d’une coopérative de producteurs de cajous qui transforment eux-mêmes leur noix dans un atelier à énergie positive.  Située au Burkina  Faso,  pays enclavé de 20 millions d’habitants, cette région est essentiellement agricole. La dépendance aux marchés mondiaux expose fortement les producteurs à la variabilité des prix. Terra Etica cible en priorité des territoires pour lesquels le commerce équitable est un vecteur puissant de  développement. Dès les premiers échanges, la COOPAKE  nous a impressionnés par sa forte vision du développement des communautés. Une vision que nous  partageons pleinement.

Récolter la cajou avec des cultures associées représente un modèle agricole résilient dans cette région, qui maintient les arbres et les vergers du Kénédougou. L’anacardier retient l’eau dans les sols et participe à un cercle agronomique vertueux. 

Lorsque nous nous rencontrons, la COOPAKE a la volonté de développer la culture de la cajou au travers de son atelier, construit 6 années auparavant, mais pour lequel elle ne parvient pas à trouver suffisamment de débouchés pour le rentabiliser.

UN ATELIER DE DÉCORTICAGE POUR ACCROÎTRE LES REVENUS

Aujourd’hui, les 150 salariés de l’unité de production sont les habitants de la  localité d’Orodara, et notamment les femmes des producteurs de la coopérative. Elles travaillent également à l’atelier de séchage de mangues, le deuxième atelier de transformation construit par la coopérative.

Cette activité génère du travail 10 mois par an dans une zone où le travail salarié est très rare !

UN ATELIER OFFRANT DE BONNES CONDITIONS DE TRAVAIL

Cet atelier a mis en place de bonnes conditions pour ses ouvrières, à la fois de sécurité et d’hygiène. 
Elles protègent leurs mains avec de l’huile de coton qui neutralise l’acide contenu dans les coques de l’anacarde. Cette solution est privilégiée au Burkina Faso, compte tenu des températures élevées rendant le port de gants peu compatible avec les fortes chaleurs.  Ils maintiennent un fort taux d’humidité sur l’épiderme qui génère des plaies sur les mains des salariées.

UN ATELIER À ÉNERGIE POSITIVE

Pour décortiquer une noix brute de cajou, le fruit doit être passé à la vapeur pour fracturer la coque facilement et extraire l’amande (la noix de cajou). La cuisson à la vapeur était générée auparavant au gaz. Ce sont désormais les coques de cajou issues du décorticage qui servent de combustible au four à pyrolyse ! Rien ne se perd, tout se transforme ! Le déchet issu de la transformation devient une ressource pour la  coopérative ! Une autre manière de valoriser les sous-produits de cette production et de faire des  économies.

Ces résidus sont  également utilisés en remplacement du bois de chauffe,  la seule source d’énergie accessible aux communautés rurales.  La déforestation liée au bois de chauffe est un problème majeur dans la bande sahélienne, entrainant une importante dégradation des sols qui met en danger les systèmes de cultures vivriers, déjà fragilisés par le changement climatique. 

Le ré-emploi des coques de cajou qui sont jetées généralement dans la nature a un double impact positif :

  • zéro pollution  (les coques relâchent une huile très acide dans les points d’eau avoisinants)
  • zéro dépense en énergie
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